Chapitre un // quand la vérité éclate

La vie est une chose qui n’est loin d’être facile, c’est un jeu, un jeu violent et parfois même sans aucune pitié. Je l’ai appris à mes dépends il y a déjà de nombreuses années, la vie ne m’a pas épargnée et du haut de mes vingt-sept ans, j’avais subi bien plus de deuil que n’importe quelle personne de mon âge. J’avais perdu ma mère avant même de la connaître, d’aussi loin que je me souvienne j’avais toujours cru que de me donner la vie était la raison de sa mort, on m’avait fait toujours croire, on m’avait toujours fait sentir que c’était le cas et ce n’était sûrement pas qu’une impression, bien sûr que non cela n’en était pas une... Durant toute mon enfance mon père n’avait jamais daigné passer du temps rien qu’avec moi, partager des moments de complicités, pas comme il le faisait avec mon frère ni même avec mes deux sœurs. Cela avait créer en moi un vide, un manque, un sentiment d’échec et de rejet. Bien sûr, j’avais pu compter sur une amie de la famille, sur une alliée, une nourrice, c’était ma mère de cœur, celle qui m’avait aimé, qui s’était occupée de moi et qui m’avait élevée. Ce n’était peut-être pas une personne de mon sang, pourtant, elle faisait plus partie de ma famille que ceux avec qui je partageais mon sang, mon ADN. Cela était un peu triste en effet, mais avec le temps tu avais plus ou moins appris à vivre avec.  

Je ne viens pas d’une simple famille, je ne viens pas d’une simple ville comme la plupart des habitants de la ville le pensait. Non, je vis à Tulsa dans l’Oklaoma, une petite ville qui paraît si simple et si calme, mais cela n’en n’était rien. Il y a bien longtemps, dans cette ville... En effet, l’histoire de la ville commence aux dix-neuvièmes siècles, plus précisément en 1828 par cinq familles. Les Winston, les Kingston, les Powell, les Coleman et les Lahote. Comme dans chaque ville, ce sont certaines familles qui bâtissent des villes, on les appelle les familles fondatrices. Cependant, s'il y a bien une chose que Tulsa n'a pas en commun avec certaines d’autres villes c’est son côté si ésotérique. En effet, ce ne sont pas cinq familles par hasard, nous avons une famille de vampire, de sorcier, de chasseur, de loup et de simple humain. Bien entendu, on se demande comment cela a-t-il été possible, comment la combinaison de plusieurs différences a-t-elle pu être établie pour une ville paisible et sereine ? La raison est simple, un traité. Chaque famille s'engagea à respecter les autres et à chasser en dehors de la ville.

Si seulement ces règles avaient étés respectée, peut-être qu’au final, j’aurais eu une vie de famille simple... Il y a encore peu de temps, je me sentais coupable de la mort de ma mère... Mais j’avais appris la vérité, une dure réalité cela dit. Lors de son dernier mois de grossesse alors que j’étais bien au chaud dans son ventre, elle se fit mordre un par un loup-garou, la morsure ne l’a pas tué, mais elle était suffisamment profonde pour une transformation lors de la prochaine pleine lune. Il était hors de question pour ma mère de devenir une créature de la nuit, cela était contre ce qu’elle était et contre ces valeurs. C’est donc avec le soutien de mon père et d’Abigaïl (celle qui allait devenir ma nourrice) que ma mère me mit au monde lors de la fameuse pleine lune et après m’avoir pris pour la première et dernière fois dans ses bras, après m’avoir embrassé avec amour et m’avoir donné mon nom, elle me donna à la nourrice et avec l’aide de mon père, positionné derrière elle, son dos contre son torse, ils plantèrent à eux deux un couteau en argent profondément dans son cœur. Ses yeux qui avaient virés en or étaient redevenus d’un brun sans once de vie tandis qu’une larme coulé le long de sa pommette gauche. Alors au final, je ne l’avais pas tué, c’était elle et mon père.